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3 juin 2008 2 03 /06 /juin /2008 15:39
Dix ans c’est long, surtout après deux album aussi importants et fondateurs que "Dummy" et "Portishead". Alors même si le groupe ne s’est pas séparé, même si les membres (Beth Gibbons, Geoff Barrow et Adrian Utley) n’ont pas forcément connu de crise d’identité ou d’inspiration (on se rappelle encore du splendide album solo de Beth Gibbons, "Out of season" en 2002), on s’est longtemps posé la question quant au retour éventuel de Portishead... Et puis est arrivé "Third".
De prime abord, plus sauvage, plus âpre, plus rêche que tout ce qu’on a entendu par le passé, "Third" se laisse finalement apprivoiser pour dévoiler toute sa richesse harmoniques, ses ambiances claires obscures et sa beauté ténébreuse que l’on appréciera tout long de l’album.
Et si certains titres peuvent paraître assez expérimentaux, voire radicaux pour certains ("Machine Gun"), au fil des écoutes on se rendra compte qu’ils s’inscrivent pleinement dans le style et dans la démarche d’un groupe qui n’a jamais rien laissé au hasard et qui a toujours donné beaucoup de cohérence à ce qu'il faisait. Et force est de constater que ce troisième album est plus cohérent que jamais ; et ce qui pouvait, dans un premier temps, sembler constituer un bloc de pierre brut et massif, se révélera après quelques écoutes être en définitive une pierre taillée aux mille facettes, un diamant noir d’une grande beauté.
(9.0)
Benoît Richard

Tracklist :

01. Silence
02. Hunter
03. Nylon Smile
04. The Rip
05. Plastic
06. We Carry On
07. Deep Water
08. Machine Gun
09. Small
10. Magic Doors
11. Threads

islands - mai 2008

www.portishead.co.uk

www.myspace.com/PORTISHEADALBUM3


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3 juin 2008 2 03 /06 /juin /2008 15:36
L’album de remixes, exercice éculé s’il en est, constituait il y quelques années, quasiment la suite obligatoire à tout d’album ayant connu un minimum de succès. Un peu passé de mode, ce type de procédé ayant surtout pour but de rentabiliser au maximum ce succès s’avère plus souvent décevant qu’autre chose sauf quand il a pour objet un travail en profondeur sur les morceaux originaux : une recomposition, plus qu’une relecture.
Le premier album de Port-Royal (”Flares”, en 2005) nous avait laissé, à l’époque une belle impression, mais un album dont on a un peu oublié le contenu aujourd’hui. Trois ans après, ce sont donc 12 artistes ou groupes liés au courant pop/tronica/ambient qui se sont penchés sur le contenu de ce disque pour essayer d’en ressortit des interprétations aussi personnelles que possible.
C’est Ainsi que l’on va découvrir les versions de Fizzarum, Ulrich Schnauss, Manual, Stafraenn Hakon, F.S. Blumm, Minamo, Judith Juillerat, d_rradio, Skyphone, Televise, Dialect, Opn… dont certaines datent de 2005, soit l’année de sortie de l’album originel. On comprendra donc qu’il s’agit plus là d’une compilation que d’un véritable projet. Néanmoins il serait dommage de bouder son plaisir à l’écoute de ces douceurs incandescentes et de ne pas apprécier la qualité du travail proposé et la diversité des styles ici présentés pour des titres qui au départ évoluent tous un peu dans le même registre (space pop éthérée) pas très loin de Sigur Ros.
Un disque donc sans surprise majeure, mais très agréable à écouter et qui peut être l’occasion aussi de retrouver certains artistes qui ont un peu disparu de la circulation depuis.
(7.5)
Benoît Richard

Tracklist :
1. Mohn f/r port-royal (FS Blumm remix) (previously unreleased track)
2. Jeka (Fizzarum remix)
3. Spetsnaz (destroyed by Stafraenn Hakon)
4. Karola Bloch (Manual remix)
5. Jeka (Judith Juillerat remix)
6. Flares pt.2 (d_rradio remix)
7. Flares pt.3 (Televise remix)
8. Karola Bloch (Dialect remix)
9. Spetsnaz (Skyphone remix)
10. Flares On The Water (Minamo remix)
11. Karola Bloch (OPN remix)
12. Stimmung (Ulrich Schnauss remix)

label : Resonant/la baleine
Durée : 75′
Sortie : mai 2008

www.myspace.com/resonantrecordings
www.resonantlabel.com
www.myspace.com/uptheroyals
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26 mai 2008 1 26 /05 /mai /2008 22:10
Trois ans après le très bon Silver thread of ghosts, album placé sous le signe de  la mémoire et du voyage, l'irlandais Thomas Haugh que l'on a autrefois croisé de manière furtive chez Melodic, Expanding et Static Caravan, a renouvelé son contrat avec les locaux d'Osaka pour ce Rise of a mystery tide.

Là où son prédécesseur charmait par la variété de ses cartes postales sonores, alternant ambient rêvasseuse avec douces vignettes mélodiques légèrement enlevées, Rise of a mystery tide pêche par son unité de ton trop prononcée, se détournant intégralement vers une ambient hautement organique et délayée.
S'écoutant comme un tout nécessitant l'investissement intégral de l'auditeur, cet album s'apparente à une symphonie diffuse, lâche et traînante, jouée dans un lointain vague par une section de cordes, quelques cors, bassons et clarinettes. Ce petit orchestre, lové dans un voile de brume s'amalgame en profondeur dans un tissu de drones concocté par Thomas en personne, où règnent orgues, guitare jouée au archet et petites trouvailles sonores.

Dépourvu de contours nets et d'ossature rassurante, cette œuvre invite irrémédiablement çà la perte. De perte il est également question dans l'artwork signé Grégoire Dalle, dévoilant un univers pour le moins tordu et torturé, dans lequel des hybrides de monstres et de plantes spongieuses, des bribes de textes pessimistes et résignées.
(7.5)
Sébastien Radiguet


Osaka / import

Tracklist

01. We the burning night
02. Another Icarus
03. The ruin bell
04. Empress moon
05. The gate of Orion
06. Capricornus
07. Song for a sleeping giant
08. Sending armadas
09. Golden bow
10. We the gathering stars
11. Century swell

Durée : 45'38

Sortie : mai 2008

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26 mai 2008 1 26 /05 /mai /2008 20:02
A quoi aurait bien pu ressembler la discographie de la bande à Dan Matz et Jason McNeely si le cafard n'avait fait partie intégrante de leur quotidien ? On préfère ne même pas y songer tant celle-ci est aussi confidentielle qu'exemplaire, aussi nébuleuse qu'attachante.

Septième album en date (le troisième pour le compte de Secretly canadian ; si l'on fait fi des rééditions de Minnie Greutzfeld et Calm hades float par ce même label), ce How we lost navigue à quelque chose près dans les mêmes eaux troubles que Giving up the ghosts ou We fight til death (quoique moins âpre et moins obscur que ce dernier). D'ailleurs le morceau d'ouverture Let go pourrait ressembler au petit cousin de The melody of a fallen tree, certes en moins tubesque, mais doté d'un charme tout aussi vénéneux.

Quelques pages de leurs derniers opus portaient en elles la preuve irréfutable que Windsor for the derby était capable d'accoucher de chansons empoisonnées mais néanmoins efficaces. How we lost ne déroge pas à cette règle nouvellement établie. Maladies renvoie illico aux guitares de héros déchus de leurs potes de label I love you but i've chosen darkness (avec ici, une production heureusement plus malpropre et moins gonflée, et c'est mieux ainsi). Petits clins d'œil nostalgiques à la légendaire Factory, Fallen off the earth et Hold on sont impeccables avec leur rythmique binaire New Orderienne, leurs guitares électrisées et chœurs vaporeux (illuminés d'une charmante séquence synthétique pour le premier, propulsé par des nappes d'orgue aériennes pour le second).

En guise de points d'orgue, le quintette extensible liquéfie ses guitares et les affuble d'effets ambientisants (Robin Robinette, Troubles), ou se dénude pour officier dans un registre très intimiste, avec tout juste une paire de guitares pour soutenir la voix toujours aussi affectée de Dan (Forgotten). Bien que n'étant pas du genre à pouffer de rire, WFTD laisse pénétrer la lumière dans son monde, et aspire à davantage de légèreté (c'est du moins l'impression donnée par l'optimiste et chaloupé What we want, avec ses toms qui gambadent). Et puis cette impression n'est que passagère, le groupe nous emmenant dans ses spirales shoegaze léthargiques et enfumées (Good things), pour clore avec un Spirit fade qui nous amène au perpétuel questionnement suivant : pourquoi tant d'indifférence à l'égard de Windsor for the derby, alors que tout le monde devrait apprécier pareille chanson, et être à même de pleurer à sa simple écoute.
(9.0)
Sébastien Radiguet


Secretly canadian / Differ-ant

Tracklist
01. Let go
02. Maladies
03. Robin Robinette
04. Fallen off the earth
05. Hold on
06. Forgotten
07. Troubles
08. What we want
09. Good things
10. Spirit fade

Durée : 36'20

Sortie : 19 mai 2008

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20 mai 2008 2 20 /05 /mai /2008 23:20
L'an passé, à la demande des danois d'Efterklang qui avaient formulé le souhait de le voir arpenter les routes avec eux, le jeune Peter Broderick a plaqué Portland pour Copenhague. Et pour l'avoir aperçu et apprécié sur scène à l'occasion de cette tournée commune, l'annonce d'un album laissait augurer de belles choses dans la sphère largement fréquentée du néo-classique.
Se situant dans le prolongement direct d'un single et d'un mini-album annonciateurs, Float fait montre d'une unité de ton liée d'une part à la récurrence de thèmes mélodiques, d'autre part à l'omniprésence de cordes (piano, violon et violoncelle pour l'essentiel) qui s'expriment dans un vocabulaire et une grammaire que l'on croyait jusqu'alors être l'exclusivité de Sylvain Chauveau ou Max Richter.
Comme chez ces maîtres du genre, l'humeur générale est à la mélancolie contemplative, la surcharge sonore est prohibée, ce qui n'empêche nullement aux cordes maîtresses d'accueillir des voix (les intonations du double-mixte vocal sur A glacier et Another glacier ne sont pas sans évoquer The Dead Texan), de s'acoquiner de quelques triturages numériques, de prendre de l'étoffe de manière ascensionnelle sous l'impulsion d'une batterie et d'un banjo (Broken patterns), ou de venir s'enrichir d'un supplément de matière organique sous la forme d'une instrumentation discrète et variée (célesta, Theremin, scie musicale, banjo, etc...). Une palette aux variations subtiles que la longue pièce centrale Stopping on the Broadway bridge pourrait à elle seule résumer, avec ses pensées évasives de piano automnal momentanément interrompues par un tandem de drones et sostenuto de cordes émaillé d'une touche de banjo et célesta.
Même si Float se situe un cran en deçà des oeuvres du grand Max, il constitue la preuve irréfutable d'une belle maîtrise du sujet de la part de son auteur (surtout si l'on prend en ligne de compte ses seulement 21 ans).
(8.5)
Sébastien Radiguet

Type / import

Tracklist

01. A snowflake
02. Floating/sinking
03. A glacier
04. A simple reminder
05. Stopping on the Broadway bridge
06. Another glacier
07. Something has changed
08. Broken patterns
09. An ending
10. A beginning

Durée : 35'52

Sortie : 12 mai 2008

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20 mai 2008 2 20 /05 /mai /2008 23:13
Chez Miasmah, les choix musicaux guidés par Erik K. Skodvin (moitié des obscurs et mystiques Deaf Center) se sont toujours orientés vers le gris ou le noir. Et ce n'est pas la signature du polonais Jacaszek qui viendra éclaircir le tableau.
Entouré pour l'occasion d'un tandem violon/violoncelle, ainsi que d'une chanteuse au timbre hiératique, dont le chant liturgique semble tout droit échappé d'une nef d'église, Jacaszek délivre une petite symphonie moderne et sacrée pour âmes grises.
S'attachant à tisser une toile de matière électronique dominée par des souffles vieillis, des nappes opaques, quelques jeux de découpages précautionneux et autres cliquetis digitaux gros comme des têtes d'épingle, Jacaszek dévoile quelques liens de parenté avec les facettes dark ambient de Murcof (celles présentes sur son ténébreux Cosmos), surtout lorsque celles-ci se parent de quelques notes de piano maussade ou de boucles perdues de harpe.
Très tenaces, violon et violoncelle s'expriment systématiquement au chapitre des lamentations non démonstratives, et s'accommodent parfaitement du terrain d'accueil bâti par l'électronicien, qui comme Julien Neto, Deaf Center, Greg Haines ou le suscité Murcof, est attiré à parts égales par la musique classique (remontant à Arvö Part tout ou plus à  Gorecki) et une ambient teintée de mystère.
Non dénuée d'espoir, cette oeuvre offre un dénouement où l'air et la lumière (allant ici de pair avec mélodies et rythmiques ostensibles) font une apparition salvatrice.
(8.5)
Sébastien Radiguet

Miasmah / import

Tracklist

01. Rytm to Niesmiertelnosc I
02. Lament
03. Orszula
04. Zal
05. Powoli
06. Taniec
07. O Ma Zakosci
08. Tren IV
09. Walc
10. Martwa Cisza
11. Rytm to Niesmiertelnosc II

Durée : 54'20

Sortie : 31 mars 2008

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19 mai 2008 1 19 /05 /mai /2008 10:29
Avec “Hypernatural #3″, Yoshio Machida met un terme à une trilogie qui l’aura fait connaître des amateurs d’électronica douce, acoquinée aux manipulations électroacoustiques et aux accents éthérés.
Dans ses meilleurs moments, “Hypernatural #3″ fait la part belle aux collages et aux hybridations sonores, comme sur “Scene 16 : Retrospective Future” ou sur “Hypernatural”. Le field recording y est ainsi à l’honneur, qui s’invite à plusieurs reprises sur le disque pour offrir des aérations, des plages de liberté où les machines s’ouvrent au foisonnement profus de ce qui vit et bruisse hors du home studio.
L’album passe ainsi sans crier gare d’une option à l’autre, d’un style à son contraire, cherchant à dérouter l’auditeur pour mieux le séduire. Opération de toute manière presque gagnée d’avance, tant “Hypernaturel #3″ ne quitte jamais l’horizon pop sur le fond duquel se déploie son écriture, privilégiant un mode mineur sans gravité et la légèreté sautillante devenue la quasi marque de fabrique de l’électronica japonaise lorsqu’aux agressions noise elle préfère, comme ici, la délicatesse.
C’est probablement la limite d’un disque comme “Hypernatural #3″ ainsi que des légions de disques qui lui ressemblent de près ou de loin : son relatif classicisme laptop, son choix de la tranquillité, de la sérénité, de la finesse et d’une élégance qui voudraient être une plus-value poétique, mais qui risquent toujours de devenir un automatisme et de finir par tourner en rond (à l’instar de ces notes de steelpan en reverse, qui donnent ce son caractéristique de la production de Yoshida et de ses confrères). De poésie véritable, “Hypernatural #3″ en serait plein à craquer s’il consentait à délaisser les sentiers déjà bien connus pour emprunter, en aventurier, de plus surprenants chemins de traverse.
(7.5)
Mathias Kusnierz

Tracklist :

01/ Ocean of Memory
02/ Camouflage
03/ Scene 16 : Retrospective Future
04/ Scene 05 : Bubbles
06/ Scene 27 : Symphony

Label : Baskaru
Sortie : Février 2008
Durée : 53 minutes


www.baskaru.com
www.yoshiomachida.com


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3 mai 2008 6 03 /05 /mai /2008 23:24
Opera, Milieu, Rideau, trois albums dont la sobriété des titres ne devait pas dissimuler la richesse du contenu ; et puis quelques fricotages avec la scène poptronica et minimaliste made in Japon (Tenniscoats et Minamo)... Qu'était-on en droit d'attendre du trio suédois après un tel parcours ? Tout ou rien, sinon un Luminarium en tout point réussi, hissant leurs géniteurs au sommet de leur art.
Par opposition à son prédécesseur, Luminarium adopte un format moins hybride, tourné vers davantage de concision et focalisé sur la mélodie contemplative et évocatrice parfaite, sans pour autant sacrifier l'expérimentation et le travail de la matière sonore qui les caractérise.
Pour ceux qui seraient passés au travers des épisodes précédents, ce quatrième album constitue la porte d'entrée idéale vers le monde parallèle de la fratrie Berthling et de leur acolyte Tomas Hallonsten. En ayant recours à une palette sonore dont ils ont le secret (guitares paisibles et orgues vaporeux en tête de liste, illuminés de traits de piano, cuivres, sonorités analogiques et cristallines de sources divines, percus feutrées...le tout glissant sur un tapis sonore relevant de l'orfèvrerie) Tape parvient avec un brio atterrant à l'alliance improbable des ambiances polaires et mystérieuses de Skyphone, des tissus guitaristiques naturalistes et triturés de Mountains, et des mélodies cycliques et aériennes de la paire Phelan & Sheppard. Ni plus ni moins, c'est-à-dire tout bonnement magnifique. Luminarium offre indubitablement l'un des plus ravissants points de convergence entre sonorités intemporelles et nouvelles technologies, entre mélodies intouchable et douces expérimentations.
(9.0)
Sébastien Radiguet

Häpna / import

Tracklist
01. Beams
02. Moth wings
03. Fingers
04. Reperto
05. Mystery muting
06. Dripstone
07. Altamira
08. Parade
09. Illuminations
10. Beams out

Durée : 41'58

Sortie : 7 mai 2008

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3 mai 2008 6 03 /05 /mai /2008 23:17
Sans pour autant dépareiller comme avait pu le faire Minimum chips, cette joint venture américaine regroupant Brael et Tokyo Bloodworm a quelque chose de résolument inédit dans le paysage du discret mais indispensable label Moteer.
Même si l'on retrouve ici ce goût prononcé pour les textures jaunies et passéistes, les symbioses électro-acoustiques gorgées d'humanité et de fragilité hésitante, force est de constater que des saveurs peu coutumières sont venues se greffer au catalogue.
D'abord les 9 minutes introductives de Saturn shine agissent tel un brumisateur pour cerveau, engourdissent pernicieusement l'auditeur à coup de carillons de Noël déréglés et délavés, délayés dans de lointains échos de guitares, et conversant avec une voix féminin qui plane dans les sphères galactiques du 4AD d'antan.
Plus loin, les brumes se dissipent, laissant diffuser quelques parfums ethniques dépaysants, en provenance d'un lieu coincé entre Moyen-Orient et Soleil Levant. Des effluves émanant de cordes découpées s'imbriquant dans d'étranges rouages où se mêlent piano et percussions à mains (Moss grown weary), ou prenant la forme de thèmes déviants tout droit sortis du pavillons de clarinettes et autres vents déréglés, sur fond de micro-programmations électronica (Morning of the world).
Puisque l'occasion se présente de procéder à un coup de projecteur rétroactif sur l'un des secrets les mieux gardés de l'an 2007, ne la ratons pas : Golden mean rectangle, ses guitares hésitantes doublées de nappes sépia et de chœurs irréels, renvoie illico aux géniaux Low in the sky (dont le We are all counting on you, William est à posséder toute affaire cessante).
Plus en ligne avec l'esthétique Moteer, Seed fait figure de comptine électro-acoustique au chant fantomatique, fragile jusque dans ses moindres recoins.
Passé la guitare spleenétique et les nappes grisâtres du quasi ambient Blue fields, le collectif reprend son souffle en fin de parcours, invitant les claviers antiques d'ISAN à papoter avec des boucles lumineuses de guitares et glockenspiels virevoltants.
Et pour ceux qui auraient décidés d'acquérir le dit objet dans les plus brefs délais, ils pourront bénéficier de 4 remixes signés par The Remote Viewer themselves.
(8.0)
Sébastien Radiguet

Moteer / import

Tracklist
01. Saturn shine
02. Moss grown weary
03. Morning of the world
04. Golden mean rectangle
05. Seed
06. Blue fields
07. Magic wand

Durée : 39'53

Sortie : 2 mai 2008

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3 mai 2008 6 03 /05 /mai /2008 23:04
Histoire à deux, histoire de peu, Folklabor est le projet commun du jeune Philipp Mold et de Maria Augustin. Ensemble, ils incarnent vaguement un modèle réduit de la troupe moderniste folk Tunng, mais dans une version décharnée et féminisée, démunie de tout ou partie de son attirail de machines.
Ainsi ne subsiste sur The slider in advance que la substantifique moelle folk, dominée par les douces percussions et les guitares boisées du garçon, la vaporeuse flûte traversière et la voix réconfortante de la demoiselle.

Loin d'être réduite à de la musique des champs faite par un duo en bivouac, elle laisse l'électronique reprendre du poil de la bête sous diverses formes : des rubans de synthés analogiques viennent ornementer et singulariser ces vignettes electro-pop-folk où les programmations offrent de temps à autre un contre-point bienvenu aux percussions, et où le Vocoder s'amuse plus que de raison à robotiser les voix. D'ailleurs, il n'est pas rare que ces dites racines folk se dissipent au profit d'un court dub dépouillé (Satellite dub), d'un Alles vergeht à la délicieuse rigidité germanique, ou d'intermèdes malicieux et hautement manipulés (les deux volets de Sid & flute).
Folk donc, mais pas tant que ça. Et surtout attachant, accessible, bien que cultivant un brin d'atypisme, comme souvent chez Angelika Köhlermann.
(8.0)
Sébastien Radiguet

Angelika Köhlermann / import

Tracklist
01. Roadtruckers
02. Satellite
03. Synthesizer
04. Fields
05. Sid & flute I
06. Unwetter
07. Satellite dub
08. Alles vergeht
09. Fireplace
10. Sid & flute II

Durée : 31'49

Sortie : 11 avril 2008

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