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22 octobre 2008 3 22 /10 /octobre /2008 20:43
Si le peu d'informations à circuler au sujet de Rudi Arapahoe est là pour étayer son propos musical (pudique et mystérieux en l'occurrence), gageons qu'il n'enterre pas vivante sa magnificence.
En tout point réussi, Echoes from one to another invite immédiatement et irrémédiablement au songe : la harpe ailée de l'introductif I close my eyes and float to the ceilling et d'Every time I sleep évoque amplement le minimalisme de Nest (ou Deaf Center, sa racine directe). Le parallèle avec les norvégiens vaut sur l'ensemble du disque, Mr Arapahoe se montrant particulièrement friand d'ambiances crépusculaires, baignées de samples forestiers, pluvieux et crépitants, de nappes grisées et d'instruments étant d'ordinaire l'apanage du domaine classique (violon, piano, et harpe donc). Ces derniers s'expriment avec circonspection et dessinent des motifs mélodiques de chimère, un peu comme chez The balustrade ensemble, Akira Rabelais ; voire de manière quasi isolée et introvertie (le piano nécessairement élégiaque qui domine Lunar semaphore et Last word unspoken).

Le recours occasionnel aux procédés narratifs renvoie inévitablement à Max Richter, tandis que le chant céleste limite incantatoire nous ramène vers les rêves troubles de l'étonnant Jacaszek. Dans un esprit Fonal version hi-fi, le chant de chrysalide de Conversation piece nous rappelle combien le successeur du Music for moviebikers de Kaada se fait désirer.

Par deux fois (Forest of arches, Dionysian birds), Rudi s'oriente vers des zones ambient où les relents numériques se font plus proéminents, où les nappes vacillantes de Julien Neto accueillent les notes égrenées par la guitare du clone d'Helios.

S'agissant pour moi d'une première porte ouverte sur le label japonais Symbolic interaction, espérons que les expériences aussi spirituelles et spectrales que ce Echoes from one to another trouveront de nouveaux échos.
(9.0)
Sébastien Radiguet

Tracklist
01 I close my eyes and float to the ceiling
02 To gather flowers
03 Forest of arches
04 Dionysian birds
05 Every time I sleep
06 Echoes from one to another
07 Lunar semaphore
08 Conversation piece
09 Vulture phantasy
10 Pleroma
11 Last words unspoken
12 My shadow (Vanishes)

Durée : 50'04
Label : Symbolic interaction / import
Sortie : 4 juin 2008

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22 octobre 2008 3 22 /10 /octobre /2008 20:20
Lorsque Ana Kata plante le décor, on évolue en terrain connu, au milieu de nappes opaques, chancelantes et nostalgiques ; celles tant prisées des Boards of Canada et de tout un pan d'activistes de la sphère électronica songeuse. Mais cette électronica en question, Andy Dobson se soucie de lui apporter une touche personnelle en s'offrant les services d'un orchestre symphonique (ou de chambre) partiellement factice (machines et invités, tel que le violoniste égyptien Samy Bishai, semblent contribuer à parts égales à la fondation de ces partitions de cordes et vents).

Si la démarche est a priori louable, les titres les plus remarquables sont finalement ceux où les cordes optent pour l'absentéisme ou pour la discrétion, se contentant dans ce dernier cas de souligner les lignes synthétiques. Ainsi peut-on se délecter de la tronica virginale, soyeuse et enneigée de Wide eyed wrapped in love qui nous renvoie à celle des français Saycet ou Inlandsis ; des beats souples et raclant le sol sableux de A lighter touch qui amalgame avec adresse mélodies de cristal, jeux d'échos et de réverb. L'incorporation de guitare sied également très bien au lexique du londonien, et ce qu'elle soit acoustique et circulaire (donnant des allures de ritournelle à un Gone marqué par des rythmiques et synthés à l'ancienne) ou électrique et sous delay, venant offrir un joli point de convergence entre électronica et post-rock des grands espaces (After the first death, dans la lignée directe des productions n5md).

Dans le cas contraire, lorsque la dimension symphonique l'emporte, que la clarinette est un poil trop assidue (lésant par là même la belle impression d'ensemble du très cinématographique 93 years on), que le violon se veut appuyé voire insistant (Emberkreiss, The beating of her heart), la musique de Digitonal revêt des allures vaguement surfaites. C'est certes un tantinet fâcheux, mais l'ensemble demeure un beau recueil du genre.
(8.0)
Sébastien Radiguet

Tracklist
01. Ana Kata
02. Silver poetry
03. Wide eyed wrapped in love
04. 93 years on
05. Nothing left to say
06. Emberkreiss
07. A lighter touch
08. Gone
09. After the first death
10. The beating of her heart

Durée : 53'41
Sortie : 18 septembre 2008
Label : Just music

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14 octobre 2008 2 14 /10 /octobre /2008 13:57
Connu pour ses créations à caractère expérimental, le canadien Nicolas Bernier s’associe ici avec le graphiste Urban9 pour donner vie à une ouvre construite conjointement et mutuellement à partit du travail de chacun. Un travail d’improvisation qui débouche aujourd’hui sur le Cd les arbres.

Au programme 6 compositions qui chacune trouve une correspondance avec une carte postale livrée avec le disque. Une manière de plus de faire coïncider le son et l’image.
Dans les compos de Nicolas Bernier mêlant sonorités électroniques et sonorités acoustiques on découvre un univers riche et foisonnant, où chaque ambiance semble travailler jusqu’à l’extrême, historie de faire ressortir le maximum d’impressions, d’images, de ressentis chez l’auditeur.

Expérimental dans la forme et dans l’idée, mais très facile à écouter, les arbres dévoile des harmonies profondes, ou le son du piano, de l’accordéon, de la guitare du vibraphone viennent se frotter en permanence aux triturations sonores du canadien. Ce qui donne un assemblage sonore très moderne dans sa conception, étonnant. Une manière, pourquoi pas, de découvrir et se familiariser avec la musique électroacoustique.
(8.0)
Benoît Richard


No type - mai 2008
www.notype.com
www.myspace.com/nicolasbernier 


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4 octobre 2008 6 04 /10 /octobre /2008 13:48
Avec leur son de fond de garage, leurs guitares crasseuses, leurs orgues poussiéreux et les voix braillardes, The Walkmen, reviennent avec des chansons toutes neuves.
Deux ans après le brûlant “A Hundred Miles Off”, ces écorchés New Yorkais sortent à un nouveau un album râpeux comme du papier de verre dans lequel ils n’en n’ont pas fini de nous balancer leurs chansons ébouriffées et hors du temps. Sans égal ni rival, les Walkmen, se foutent des modes et des genres, ce qui les rapprocheraient ainsi encore plus de Tom Waits que de Bob Dylan. Et Ceux qui ont découvert quelque chose de vraiement passionnat il y a quelques temps avec Arcade Fire ou Clap Your Hands Say Yeah pourront sans problème aller jeter une oreille sur cet album, et pourquoi pas se dire ensuite que les Walkmen c’est quand même pas mal du tout.
(7.0)
Benoît Richard


Label : talitres
sortie : septembre 2008

www.myspace.com/thewalkmen

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4 octobre 2008 6 04 /10 /octobre /2008 13:43
On peut dire que François Virot arrive à point nommé, juste au bon moment pour que sa musique s’inscrive pleinement dans un paysage musical pop actuel plutôt accueillant avec le genre de choses que jouent ce garçon. En effet comment de pas être optimiste quant à la reconnaissance de l’album “Yes or No” par le public indé quand on voit le succès engrangé ces derniers mois par des gens aussi imprévisibles et séduisants que Animal Collective ou The Dodos. Deux groupes dont le style et le ton viennent immédiatement à l’esprit à l’écoute du réjouissant premier album de ce jeune lyonnais.
Découvert en partie sur la compilation “CQFD” des inrocks en décembre 2006, François Virot est également batteur de Clara Clara, formation qu’il partage avec son frère. Avant de sortir ce premier album François Virot a écumé les salles (notamment en compagnie de Ramona Cordova), jouant et fourguant ses démos à la sauvette en attendant le messie. Un Messie qui ,depuis 2006 s’appelle Clapping Music, (le label de Encre, My Jazzy Child, Orval Carlos Sibelius, Thee, Stranded Horse) et qui sort aujourd’hui ce premier album.
Un album folk généreux, où la guitare et la voix éraillée de François Virot distillent une énergie constante, une folie douce, à travers des morceaux, tantôt joyeux, tantôt mélancoliques. Et puis il y a tour le reste… tous ces petit bruits, ces claquements de mains, ces percussions discrètes à peine perceptibles, ces bruits de gorge enrouée, ces couinements, ces chœurs roboratif… un ensemble qui fait tout le sel de ces chansons amicales et familières qui devraient apporter une bonne dose de fraîcheur dans vos écouteurs.
(8.5)
Benoît Richard

tracklist :
01. Not The One
02. Dummies
03. Island
04. Cascade Kisses
05. Say Fiesta
06. Young Sand
07. Where O Where A
08. I Wish I Had You
09. Fish Boy
10. Yes Sun

Label : Clapping music /abeille musique
Sortie : 19 sept. 2008

François Virot
Clapping Music
2 titres en écoute ici
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4 octobre 2008 6 04 /10 /octobre /2008 13:40
A mi-chemin entre l’electronica et le jazz improvisé, “Fantomastique Acoustica” est une oeuvre collective dans laquelle pas moins de quatorze musiciens sont intervenus à un moment donné. Pas étonnant alors de ressentir ce foisonnement, cette richesse qui se dégage d’un l’album aux mille recoins.
“Fantomastique Acoustica” présente quatre titres originaux où dominent les instruments acoustiques (trompette, vibraphone, contebasse, guitare…) et les sonorités électroniques ; un son qui rappelle évidemment les expérimentations de Nils Peter Molvaer mais sans le côté clinique qui ressort globalement de l’œuvre du norvégien. Après quatre premier titres, le groupe a laissé ses morceaux entre les mains de gens tels que Rothko, Mira Calix, Kammerflimmer Kollektief, Gamial Trio, Leaffcutter John, Scanner, Marsen Jules, Sutekh, Si-cut.db qui expriment à leur manière, eux aussi, leur sens de la (re)composition, de l’improvisation. Des remixes qui, dans l’ensemble, font la part belle, et plus encore peut-être, au dépouillements avec des titres profonds, évocateurs de paysages naturels froids et désertiques à l’image notamment du superbe remix signé Mira Calix, où la contrebasse, le vibraphone et les cordes nous entraînent dans un road-trip totalement fascinant.
Dans l’ensemble c’est tout un collectif qui oeuvre pour donner corps à un album admirable, dans lequel l’acoustique et le numérique se marient à en parfaite harmonie. Une manière peut-être de convaincre, une fois encore, les plus ardents conservateurs du jazz traditionnel que le mélange de ces deux genres là peut aussi déboucher sur des oeuvres très intenses.
(8.5)
Benoît Richard


Tracklist :
1 Mossgarden
2 Forest Of Spades
3 Fantomatique Alaska
4 Crest And Watersheds
5 Remix By Rothko
6 Remix By Mira Calix
7 Remix By Kammerflimmer Kollektief
8 Remix By Gamial Trio
9 Remix By Leafcutter John
10 Remix By Scanner
11 Remix By Marsen Jules
12 Remix By Sutekh
13 Remix By Si-Cut-Db

label : still/ Differ-ant
sortie : juin 2008

Stilll
www.stringsofconsciousness.info
2 titres en écoute ici
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4 octobre 2008 6 04 /10 /octobre /2008 13:33
Phileas est un globe-trotter qui a ramené de ses voyages à travers la planète des sons venus de partout, des voix enregistrées dans de nombreuses langues, issus de discussions que Roger Velesaquez a tenues avec des gens, dans plus de trente langues. Il a enrobé tout ces fragments sonores dans une musique electro pop de facture assez classique. Un joli patchwork qui exprime toute la diversité du langage humain et des différents accents disséminé à travers le monde. Dommage que la musique, bien trop passe-partout à mon goût, ne mette pas plus en valeur ce travail sur la voix. Un musique certes aux mélodies franches mais beaucoup trop dance-floor, sans âme, limite vulgaire par moment et sans réelle personnalité.
Dommage car le projet était intéressant à la base.
(6.5)
Benoît Richard

Label :
www.phileasworld.com
durée : 65'
sortie : septembre 2008



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20 septembre 2008 6 20 /09 /septembre /2008 13:46
Autant être clair : ceux qui considèrent la mélodie comme une qualité musicale requise et sine qua non risquent fort de ne pas trouver leur compte en compagnie de ce Cream Cuts. Le quatuor Tussle fait en effet partie de ces groupes pour qui les polyrythmies sont un moyen d'expression à part entière, et qui se donne les moyens de parvenir à ses fins en alignant dans ses rangs 2 batteurs-percussionnistes, un bassiste et un électronicien (bien que chaque membre soit impliqué dans le processus de bidouillage des circuits imprimés).

Ne tranchant jamais entre la rigidité entêtante d'un krautrock vaguement psychédélique et la souplesse du funk groovy, Tussle a décidé d'insuffler un vent de modernité à la descendance directe des cadors Cluster, Faust, Can et de formations adulées par la clique DFA, telles que A certain ratio ou Liquid Liquid.
Ainsi, si l'on fait fi des brefs bidouillages ambient que constituent Third party et Personal effetcs ; lignes de basse à l'ossature robuste et rythmiques propulsives chatouillant la voute plantaire sont toujours au centre du tableau. Mais comme chez bon nombre de poulains coachés par James Murphy (notamment les très fréquentables Syclops), ces strates rythmiques jouant sur les effets de répétition et de cumulation, sont systématiquement épaulées par des synthés, boucles de piano (Night of the hunter, taillé pour les dance-floors expérimentaux), et bon nombre d'effets et artéfacts digitaux.

Bien que faisant appel à une palette sonore restreinte, leur formule ne tourne jamais en rond ou à vide, et offre des variations notables : les tonalités angoissantes et dissonantes de Rainbow claw (évoquant les récentes attaques nocturnes de Zombie Zombie), les dénouements ardents de Transparent C et Titan (gagnés par un amoncellement de rythmiques tribales), ou de Night of the hunter, couronné par un final marqué de basses vrombissantes et marteau-piqueuses.
(8.0)
Sébastien Radiguet

Tracklist

01. Saturnism (0:57)
02. Transparent C (7:05)
03. Night of the hunter (4:46)
04. Third party (3:29)
05. Abacba (5:16)
06. Rainbow claw (6:06)
07. Personal effects (2:11)
08. Titan (6:23)
09. Meh-Teh (6:56)

Label : Smalltown Supersound / Differ-ant
Durée : 43'12
Sortie : 25 août 2008

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20 septembre 2008 6 20 /09 /septembre /2008 13:37
Bien qu'intimement rattaché à la mouvance électronica/folktronica, le label Static Caravan n'en oublie pas pour autant les folkeux pur jus (les récents signataires Ass et Serafina Steer en sont de parfaits exemples), et nous le prouve une fois encore avec ce Ep, fruit d'une fraîche collaboration entre Steven Collins (The Owl Service) et Alison O'Donnell, authentique produit du terroir irlandais, issue de la troupe Mellow Candle.
Le goût de l'authenticité et des racines folk est tel qu'il conduit nos protagonistes à revisiter avec entrain, fidélité et respect deux airs traditionnels : l'enlevé William & Earl Richard's daughter, ou l'expatriation de Joan Baez en terres irlandaises (le fiddle aidant), puis le plus apaisé Flodden field, moins marqué par le sceau des Celtes.
Outre ces airs susceptibles d'être entendu par quiconque pénètre un pub irlandais, la paire nous offre trois compositions originales. The wooden coat dévoile une ouverture tendue : sur fond d'ostinato joué à la cornemuse, basses et guitares restreignent leur tessiture sur un demi-ton, comme pour mieux mystifier une atmosphère proche de celle d'Hrsta.
Plus loin, Scarlet threads & silver needles allège et détend le climat, avec des mélodies mignonnes et volatiles, brodées au fil de harpe celtique, ukulele, orgue tenu et glockenspiel. Non loin de Vashti Bunyan, le titre éponyme clôt le Ep sur une note nostalgique, aidé en cela d'un piano chagrin, d'un discret dulcimer et d'un gracieux duo de vocalises féminines.
Ce sont au final les titres qui s'émancipent le plus de cet ancrage ancestral qui remportent mon adhésion (et remporteront la vôtre, si vous faites partie de cette catégorie d'énergumènes un brin hermétiques ou allergiques aux accents musicaux celtes).
(7.0)
Sébastien Radiguet

Tracklist

01. The wooden coat
02. William & Earl Richard's daughter
03. Flodden field
04. Scarlet threads & silver needles
05. The fabric of life

Label : Static Caravan / import
Durée : 20'28
Sortie : 1er septembre 2008

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19 septembre 2008 5 19 /09 /septembre /2008 11:55

Le thé est aux anglais ce que le vin est aux français : une tradition, pour ne pas dire une institution élevée au rang d’art. Quoi de plus normal donc pour un label britannique tel que Static Caravan de proposer un joli carton d’invités pour accompagner l’heure du thé ?
Pour ce faire, divers camarades de la maison ont été mis à contribution, ayant pour consigne de puiser leur inspiration dans les tréfonds de la tasse à boisson infusée.

Comme le laisse présager le thème ici abordé, les instants sonores proposés, si variés soient-ils, s’orientent majoritairement vers le repos, le réconfort et la douceur. Ainsi retrouve-t-on quelques adeptes d’une électronica enneigée, soyeuse et cristalline (le bien-nommé Snow Jewel d’Inch-Time), dotée de fortes couleurs organiques (le Four PM d’Oblong, ses tic-tacs horlogers et son piano primesautier), voire de cordes vocales (l’excellent One liner de Dollboy, qui sonne comme du Robert Wyatt remixé par ISAN). Toujours dans une lignée relaxante, Lord Jim écrit une belle page de nostalgie avec seulement quelques notes piano partiellement retravaillées et des nappes d’orgue crachotant. Plus hypnotique, AM/PM laisse dériver son électronica vers des rythmiques minimal tech en support de nappes et choeurs synthétiques oscillants. Toujours aussi à l’aise dans leur terrain de jeu, Tunng fait dans la folktronica chantée rétro-futuriste, tout comme Max de Wardener qui s’amuse à distiller de timides arpèges cotonneux sur fond d’aménagements bizarroïdes. Au chapitre bizarreries, root70 surprend et dépareille avec son jazz cuivré et swinguant venue d’une autre époque, tandis que Qua réveille à coup de thé glacé et frappé, suivant les traces ludiques de Baikonour ou Minotaur Shock, avec ses rythmiques barrées et ses bidouillages mêlés à des synthés dégoulinants.

Teaism ne censure pas non plus les amateurs d’ambient givrée, fendue de souffles et parasites numériques (The break-ups, Carlos y Gaby), empreinte du mysticisme crépusculaire cher à Lampse ou Miasmah (Pimmon). La palme du pourvoyeur de rêves revient sans conteste à Xela, qui signe avec l’étrange Genmaicha Dorou un voyage émouvant d’un raffinement exemplaire, où sont conviés nappes fantomatiques en lévitation, samples ferrailleux, cordes frottées et pincées touchantes au possible, mélodies dissimulées, qui préparent le terrain à une élégante ligne de synthé vintage qui nous emmène loin. En clôture, Cibelle joue les trompe-l’œil, se prenant pour un Paris Combo miniature et underground (et fichtrement plus attachant), cisaillé par un intermède bucolique et tristoune comme du Sol Seppy.
Tout comme en matière de thé, la musique selon Static Caravan est une affaire de goût et d’humeur.
(8.0)
Sébastien Radiguet

Tracklist :
01. Max de Wardener : Kettle song
02. The break-ups : Assam
03. Inch-Time : Snow jewel
04. Carlos y Gaby : The tea, makes love to me
05. AM/PM : Shennong
06. Serafina Steer : Mr Sands has left the building
07. Pimmon : Silver needle
08. Tunng : Shove it
09. root70 : Immaculate conception
10. Lord Jim : Teapot waltz
11. Qua : Lapsang Suochong (Iced tea mix)
12. Dollboy : One liner
13. Xela : Genmaicha Dorou
14. Oblong : Four PM
15. Cibelle & Josh Weller : Mr & Ms Grey

Label : Static caravan / import
Durée : 66'30
Sortie : 15 septembre 2008

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