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1 avril 2008 2 01 /04 /avril /2008 21:26
Un catalogue riche de seulement trois références, et voilà déjà la deuxième compilation pour le compte du label nippon Flaü. Affublée d'un titre très à-propos, cette sélection concoctée par le patron Yasuhiko Fukozono nous plonge dans un havre de paix, un monde de l'infiniment fragile et doux.

On y retrouve quelques adeptes des cordes traitées à l'outil digital : Jasper Leyland lâché en pâture près des Mountains, Ethan Rose et ses ambiances plus nébuleuses, ou celles mêlées de samples naturalistes et concrets de Dale Berning. En terme d'abstraction, Pan Am Scam n'est pas en reste, laissant divaguer son vibraphone sous l'influence des processeurs, en lutte avec des glitchs aléatoires. Radicalfashion tourne le ciboulot avec ses voix hallucinées et concassées, et pour tout dire un brin flippantes.
Prenant part aux jeux des enfantillages, quelques candidats se font remarquer. A commencer par Hirono Nishiyama (alias Gutevolk) qui apparaît sur World's end fanfare comme la face féminine de Kazumasa Hashimoto. Dans le genre enfantin, les PoPoyans décrochent le pompon avec leur ravissant ta-ta-ta clamés avec innocence, mais les bricolages maison de FS Blumm et Luca Fadda ou les expérimentations rêveuses des islandais Kira Kira ne sont pas mal non plus. Quant à la ritournelle en cordes de nylon patraques de patten, bien que (ou parce que) légèrement désaccordée, est charmante comme tout.
Au rayon chanson féminine, Rachael Dadd démontre derrière son piano qu'elle est en mesure de servir de doublure à Beth Orton ; tandis que le Shuffle your feet de Marla Hansen aurait très bien pu passer pour un inédit de Hanne Hukkelberg. Comme ce fût déjà le cas à l'écoute de son Mirror flake, la chanson mi-coton mi-porcelaine de Cokiyu nous renvoie irrémédiablement à Piana.
Et parce qu'à tort ou à raison, on a souvent considéré le label flaü comme la réponse nippone à l'anglais Moteer, c'est en toute logique qu'on retrouve Part timer, The boats et les potes Hood qui règnent ici en maîtres de cérémonie, avec leurs titres fragiles, modèles de sensibilité électro-acoustiques. Ce qui ne dépareille aucunement au milieu des autres convives.
(8.5)
Sébastien Radiguet


flaü / import

Tracklist :
01. Jasper Leyland : Worth ash
02. Rachael Dadd : Happiness
03. Hood : This year's first storm
04. Patten : Memory pictures
05. Hirono Nishiyama : World's end fanfare
06. Ethan Rose : Relations
07. PoPoyans : Shukujitsu
08. Part Timer : Only natural
09. F.S. Blumm meets Luca Fadda : Maroel & Maura
10. Pan Am Scan : Rosa
11. Radicalfashion : Happy end
12. Marla Hansen : Shuffle your feet
13. Cokiyu : Round in fog
14. Kira Kira : Happahrolfur salisu
15. The boats : There are tunnels where we live
16. Lori Scacco : The poles
17. Dale Berning : Clicking
18. aus & Iris Piers : Opened (video)

Durée : 72'05
Sortie : 12 mars 2008

Le site officiel du label Flau
L'espace MySpace du label Flau
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1 avril 2008 2 01 /04 /avril /2008 21:18
Auréolé du même halo de douceur que les précédentes sorties du label (Mirror flake de Cokiyu et Blue de Part Timer), The horse and camel stories se veut plus abstrait et dénudé. Artiste polyvalent basé à Londres, Dale Berning mêle intimement musique, dessin, art graphique et cinéma. Ainsi la pochette est-elle signée de sa main délicate, tandis que les titres ont tous servis de support sonore à des courts et longs métrages (les 14 premiers titres, composés pour le film Going places titting down de Hiraki Sawa, ont fait l'objet d'une édition vinylique chez Bo'Weavil en 2006, sous le nom de The horse stories).
En lieu et place de chevaux et de chameaux, on voit volontiers des nymphes, chrysalides et papillons, tant ses esquisses sonores dégagent fragilité, légèreté et microscopie.
Une heure durant, boîtes à musique côtoient cristal et porcelaine fêlés, pour être ressoudées à la colle numérique puis mêlées à des samples naturalistes et domestiques qui évoquent souvent un univers aquatique. Le tout évoluant en permanence dans une sphère à l'échelle très réduite.
Eu égard à leur étonnante unité de ton, ces histoires auraient gagné à se faire plus concises (l'engourdissement de l'esprit est garanti). Toujours est-il que ces comptines papillonnantes sont idéales pour accompagner le sommeil de bébé.
(7.5)
Sébastien Radiguet


flaü / import

Tracklist :
01. Vase
02. Room
03. Swimming
04. Carpet
05. Shadow moving
06. Another one
07. Piano
08. Fireworks
09. Beat
10. Jungle
11. Central heating
12. Oven
13. Ship and camel
14. Keyhole
15. Flock
16. Walking a circle
17. Caravansérail
18. A three-pane window
19. Cloud

Durée : 61'58
Sortie : 23 novembre 2007

Plus+    
Le site officiel du label flau
L'espace MySpace du label flau
L'espace MySpace de Dale Berning
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28 mars 2008 5 28 /03 /mars /2008 13:03
Ceux qui ont raison de suivre le parcours d’Acetate Zero n’ignorent pas que des groupes tels que Bedhead (les entrelacs de guitare), Empress (la voix), Mogwai d'antan (la gestion de des espaces sonores), Hood première mouture (la mélancolie automnale et lo-fi), comptent parmi ceux qui ont laissé quelques séquelles chez le quintet parisien. Mais leur personnalité toute propre a eu raison de ces séquelles ; lesquelles ont été réduites à l’état de résidus perceptibles chez qui voudra bien les déceler.
Très en phase avec les premiers frimas automnaux (Definition of fall annonce la couleur, ça ne s’invente pas), la musique d’Acetate Zero continue de s’affirmer sans se répéter. A une époque, on aurait appelé ça du slowcore lo-fi rongé par le virus post-rock. Mais par opposition au slowcore senso-stricto, Acetate zero est moins frêle et dégarni que ce que ce terme veut bien sous-entendre, et surtout plus large que cette simple étiquette. Ainsi, comme a sa bonne habitude, AZ manipule ses guitares, persille sa musique de légers bidouillages, s’autorise quelque instants pop illuminés au banjo, xylophone et trompette, au beau milieu de récurrences noisy toujours pertinentes (ou quand les crissements et stridences de cordes deviennent délectables). Car ce noise propre à Acetate Zero, on l’aime parce qu’il est sale, et là en guise de bras d’honneur aux signes extérieurs de joliesse, au trop bien cadré….au conformisme massif en somme.
(8.5)
Sébastien Radiguet

Arbouse recordings/Anticraft

Tracklist :
01. Definition of fall
02. Wooden ride
03. Ice cap decline
04. Sure to vanish
05. Sulfur
06. Endless equation
07. Desert fields on fire
08. We create something we want to destroy
09. Freak wave
10. Vanity mirror
11. Devastation and renunciation
12. One to count cadence

Durée : 54′20
Sortie : 25 février 2008

Le site officiel d’Acetate Zero
L’espace MySpace d’Acetate Zero
Le site officiel du label Arbouse
L’espace MySpace du label Arbouse
Le site officiel du distributeur Anticraft

 


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25 mars 2008 2 25 /03 /mars /2008 19:43
lepolair.jpg Drôle de nom, drôle de titre pour un album d’électronica tout en douceur, tout en rondeur signé du jeune Pol Desmurs qui, avec son laptop donne vie à une musique où les textures sonores tiennent le premier rôle dans un cadre pop très agréable qui laisse grand place aux mélodies. Et c’est sans doute là le plus grande réussite de ce disque, à savoir proposer une musique électronique riche, pleine d’accidents, de craquements, de fissures, de nappes, en gardant toujours à l’esprit, le plaisir de l’écoute, la mélodie, cette belle harmonie qui va permettre à l’auditeur de apprécier un peu plus que du simple plaisir des sons. Avec ce premier album, lepolair déploie une musique lumineuse, une musique des grands froids, sensible, palpable, aux micro-mélodies cotonneuses et réconfortantes, et qui n’est pas sans rappeler des gens comme Isan, Lali Puna, Saycet , Montag et autres Arovane ou Styrofoam de l’époque Morr Music années 2000.
(8.0)
Benoît Richard

sortie : mars 2008
www.structure-records.com 
www.myspace.com/lepolair


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17 mars 2008 1 17 /03 /mars /2008 13:42
robin_foster.jpgOn ne peut pas dire qu’il y ait tromperie sur la marchandise. Dès les premières notes de “Life is Elsewhere” on sait tout de suite à qui et à quoi on affaire :guitares, boites à rythmes lourdes métronomiques, nappes de synthés planantes et grosse basse en avant, Robin Foster imprime le rythme, marque le tempo et dès le premier titre fait état d’une réelle énergie dans un album qui, à défaut de proposer quelque chose de totalement neuf, a au moins le mérite de nous scotcher au plafond pendant un peu plus de 50 minutes. Bel exploit.
Mélange heureux entre The God Machine (l’ancien groupe de Robin Proper-Sheppard auteur du magistral “Scenes From The Second Storey” en 1993), Mogwai, Archive, voire Ride, la musique de Robin Foster nous conduit là où d’autres nous ont envoyé par le passé avec des moyens quasi-similaires. Entre post-rock, Shoegaze, pop et même indus, Robin Foster balance une musique directe, brute, aérienne et sans fioriture, d’une efficacité redoutable dans laquelle le garçon s’amuse invariablement à faire monter la sauce tout doucement pour nous amener à une sorte d’extase sonique assez jouissive qui se fait ressentir sur la plupart des titres de l’album.
Doué pour les ambiances sombres et apocalyptiques, Robin Foster met son talent au service d’une musique cinématographique et émotionnelle. Et même s’il s’octroie par moment quelques écarts du côté d’une pop mélancolique qui lorgne un peu vers U2 ou New order, la musique du garçon donne tout son potentiel sur ces titres où beats robotiques, riffs incisifs et mélodies délicates se marient à merveille. Un bel effort, finalement assez rare aujourd’hui, à saluer comme il se doit.
(8.5)
Benoît Richard

Tracklist :
1 Last exit / Brest by night
2 Disco Ouessant
3 Goodnight & God bless
4 Loop
5 D.A.D.O.E.S.
6 Down
7 Life is elsewhere
8 Blue lights at dusk
9 Prelude (To the end)
10 Save the cheerleader

label : last exit
Durée : 46′48
sortie : 25 février 2008

www.myspace.com/robinfoster

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17 mars 2008 1 17 /03 /mars /2008 13:22
glasscandy.jpgDécidément ce petit label Italians Do It Better n’en finit pas de nous réjouir. Alors que l’album des Chromatics constituait déjà une étonnante entrée en matière et posait les bases solides d’une musique tournée vers le début des année 80, qui s’exprimait notamment par l’utilisation abusive et roborative de sonorités vintage synthé-pop, c’est au tour des Glass Candy de venir nous présenter une jolie madeleine pur beurre sous le nez pour nous rappeler que les années 80 c’était ça aussi.
En mélangeant les genres pop, disco synthé, new wave, Glass Candy rappelle ainsi à notre bon souvenir les pires (donc les meilleures !) musiques de l’époque dans un gros milk-shake incluant en vrac les BO au kilomètre de séries type "Magnum" ou Miami Vice mais également la BO du premier "Rocky" ou encore les musiques de Howard Shore pour Cronenberg et évidemment les BO de John Carpenter et de Goergio Moroder, personnalités désormais incontournables dès que qu’il s’agit d’évoquer les musiques pop électroniques de cette époque.
Bref que du son 80’s pur jus qui amène immédiatement des images de pantalons à pinces jaune canari, de chevelures bouclées et de maquillages bien vulgaires… toute une imagerie follement déssuette que recycle à merveille Youtube aujourd’hui.
Mais "B/E/A/T/B/O/X" n’aurait pas vraiment d’intérêt s’il se contentait seulement de n’être qu’un clin d’œil  à nos jeunes années. Car à l’image du récit "batbox" de Miss Kittin, "B/E/A/T/B/O/X" revêt suffisamment d’atouts et de qualités (des mélodies et des riffs addictifs, un chant détaché plein de mélancolie… ) pour que l’on prenne véritablement au sérieux ce groupe et que l’on apprécie à sa juste valeur ce très très joli disque.
(9.0)
Benoît Richard

Tracklist :
1.Introduction               
2.Beatific             
3.Etheric Device          
4.Candy Castle               
5.Rolling Down the Hills             
6.Life After Sundown             
7.Computer Love               
8.Last Nite I Met a Costume             
9.Digiital Versicolor
label : Italians do it better/ Differ-ant
durée : 41'
sortie : janvier 2008

www.myspace.com/glasscandy
www.myspace.com/italiansdoitbetterrecords

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10 mars 2008 1 10 /03 /mars /2008 22:29
cecilia.jpg
Dans la famille Explosions in the sky (que l’on pourrait étendre à Below the Sea, Destroy all Dreamers...), vous voulez le petit frère ? Allez donc piocher chez Cecilia Eyes. Après un Ep Echoes from the Attic signalé dans ces pages, le quatuor belge poursuit sa route la tête dans les nuages, s’attachant à délivrer un post-rock instrumental de facture traditionnelle, à réserver aux nostalgiques d’un genre déjà bien consumé.
N’abusant pourtant pas du cliché maintes fois ressassé des montagnes russes, et bénéficiant d’une production bien léchée imputable à Pierre Vervloesem (l’homme derrière les manettes de dEUS), Cecilia Eyes peine un peu à se détacher de balises bien codifiées. Ainsi retrouve-t-on des guitares planantes, délayées et réverbérées à souhait, avec souvent une ligne claire à l’horizon, une basse ronde et profonde, une batterie cavaleuse qui fait des vagues et vagabonde allègrement. Comme chez les texans suscités, le caractère cinématographiques de leur musique se voit souvent doublé d’une pointe d’héroïsme, et contient son lot de nuages électrisés, de murets de son tremblotants et d’éclairs qui découpent le ciel.
C’est peut-être finalement, toute section rythmique dehors, sous l’impulsion d’un piano élégiaque (Farewell she whispered), que les yeux de cette Cecilia dévoilent une personnalité attachante.
(7.0)
Sébastien Radiguet
 
Depot214 records / import
 
Tracklist
01. Flags
02. Too late for a porn movie
03. Shift/kill
04. One million whales
05. Clocks
06. Song for Alda
07. Our longest winter
08. Peter Star (My father-in-law’s secret)
09. Farewell she whispered
 
Durée : 59’37
 
Sortie : novembre 2007
 
Plus+
Le site officiel du label Depot214
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8 mars 2008 6 08 /03 /mars /2008 14:32
ralfeband.jpgEtrange assemblage que celui proposé par le Ralfe Band : à savoir une rencontre entre de la musique à consonance slave et de la  country-folk aux accent mariachi, tout ça dans un album attachant, mélancolique et hors du temps qui s’inscrit parfaitement dans la lignée de ces formations produites ces derniers mois par le label Talitres (Le loup, Stars Like fleas) et qui ont pour point commun de dégager une forte personnalité et un univers musical vraiment particulier.

Formation londonienne emmenée par Oly Ralfe et le multi-instrumentiste Andrew Mitchell, Ralfe Band va démontrer, en un peu plus de 45 minutes comment, en brassant les genres, en multipliant les pistes, on peut arriver à composer quelque chose d’audacieux et de traditionnel à la fois.
Jouée avec moult instruments (on note la présence de guitares, piano, percussion, mandoline, viole, accordéon… voire de tout objet capable de faire de la musique), la musique du Ralfe Band évoque une musique faite entre potes, à la maison, avec un petit côté artisanal très appréciable.

Jamais attachée à un style précisément, le duo (car malgré les apparences, oui il s’agit bien d’un duo) bouffe à tous les râteliers et pourrait tout aussi bien jouer avec le dépressif Beirut, qu’aux cotés de Will Oldham que de Devandra Banhart ou même des Calexico.

Bref, un mélange d’influences, de cultures qui s’avère ici des plus enthousiasmant pour un album dont on a jamais vraiment fini de faire le tour. A découvrir sans tarder.

Benoît Richard

Tracklist :
01 Frascati Way Southbound
02 Women of Japan
03 1500 Years
04 Broken Teeth Song
05 Arrow and Bow
06 Sword
07 Bruno Mindhorm
08 Albatros’ Waltz
09 March of the Pams
10 Parkbench Blues
11 Crow
12 Siberia
13 Run Down the Lane
14 Motus

label : Talitres/Differ-ant
Durée : 46′48
sortie : 19 février 2008

www.ralfeband.com
www.myspace.com/ralfeband
www.talitres.com

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5 mars 2008 3 05 /03 /mars /2008 20:33
Bersarin_cover_hi-res.jpg
Ayant connu l’an passé une éclosion concomitante avec A darkness du suédois Jasper TX (déjà croisé chez Lampse, Miasmah ou Kning disk), le label Lidar Productions s’assure un décollage tout en douceur. Quatre saisons auront été digérées avant que Lidar ne signe un contrat avec Bersarin Quartett. Mais pourquoi donc s’appeler ainsi quand on est le fait d’un seul homme (un certain Thomas B originaire de Dortmund) qui a l’ambition d’un orchestre symphonique plutôt que d’une section réduite à l’état de quartet ? Seul cet énigmatique personnage connaît la réponse.
Sur près d’une heure, on assiste à un ballet de cordes amples et symphoniques, parfaitement produites (presque trop propres), hautement cinématographiques (on pense pas mal à Angelo Badalamenti), et variant leurs compagnons de route au gré des humeurs.
Ainsi ces cordes se parent-elles d’un écrin dub-trip-hop moderniste en ouverture (Oktober), ou d’esquisses mélodiques tracées au hautbois et au piano Rhodes (Geschichten von interesse qui nous renvoie vers les travaux d’Helios). Plus loin, elles s’accommodent parfaitement d’un piano élégiaque façon Harold Budd (St Petersburg). A moins que ce ne soit celui de The dead texan (ressemblance troublante sur Nachtblind)...
Lorsque les volutes électroniques et étoilées gagnent du terrain, c’est aux rénovateurs d’un certain néo-classcisme que l’on songe, (les âmes de Julien Neto, Ryan Teague ou Marsen Jules occupent les recoins d’Inversion et Es kann nicht ewig winter sein), voire à Stars of the lid quand de délicates nappes synthétiques se croisent et se décroisent à profusion (Und die welt steht still).
Etonnamment, le faux quartet dévie même vers un post-rock jazzy, un peu à la manière du Kammerflimmer Kollektief (Die dinge sind nie so wie sie sind), ou d’un post-rock tout court mais planant, dopé aux guitares réverbérées (Endlich am ziel).
Pour mettre un terme au film sonore, l’allemand nous balance son titre le plus électronica : cyclothymique à souhait, Mehr als alles andere alterne onirisme cristallin et symphonie piquée de glitchs et crunchy beats.
Un bel exercice de name-dropping certes, mais on a connu pire en matière de points de référence.
(8.5)
Sébastien Radiguet
 
Lidar productions / import
 
Tracklist
01. Oktober
02. Geschichten von interesse
03. Inversion
04. St Petersburg
05. Und die welt steht still
06. Die dinge sind nie so wie sie sind
07. Nachtblind
08. Es kann nicht ewig winter sein
09. Endlich am ziel
10. Mehr als alles andere
 
Durée : 58’16
 
Sortie : 13 février 2008
 
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4 mars 2008 2 04 /03 /mars /2008 21:57

nemeth-cover.jpgD’ordinaire conducteur de machines et générateur de substances électroniques chez Radian et Lokai, l’autrichien Stefan Nemeth fait temporairement faux bond à Mosz (label dont il est le co-fondateur) au profit du grand chicagoan Thrill Jockey. 
Pour ce premier album solo, Nemeth a puisé substance dans des pièces qu’il avait initialement composées pour des courts-métrages ; lesquelles ont été plus ou moins reliftées, ré-agencées et étirées pour aboutir à un ensemble cohérent.
Sans détour, on peut expressément demander aux admirateurs de Radian de sauter au plafond, en ce sens qu’ils trouveront haut-la-main leur compte dans ce disque qui laisse ostensiblement traîner l’ombre du trio, notamment dans sa première moitié. Ainsi retrouve-t-on dans le triptyque d’ouverture ces ambiances vespérales, froides et urbaines, cette même rigueur rythmique où l’électronique inventive et minimaliste entretient un dialogue étroit et mathématique avec une batterie feutrée (tenue par Martin Brandlmayr en personne sur Field). Cette trame Radiante, on la reconnaît sans peine, surtout quand elle se pare d’harmoniques, petits larsens et bruits blancs de guitare (Via L4-Norte), ou de rythmiques métalliques aux consonances industrielles (Transitions). 
Dans sa seconde moitié, Nemeth grossit la fibre ambient et « mélodique » pour reléguer au second plan le travail rythmique. Ainsi, ces ambiances cinématiques évoquant les aspects les plus inhospitaliers de la ville, mais pas les moins fascinants, se voient rehaussées de quelques notes synthétiques fuselées (Luukkaankangas), d’un piano partiellement volatilisé (Soprus), ou de quelques sources acoustiques retraitées à la sauce 12k s’extirpant d’un amas de drones (Ortem ende). 
Carré, cinématographique et cérébral, mais pas prise de tête. 
(8.5) 
Sébastien Radiguet

Tracklist
01. Via L4-Norte
02. Field
03. Transitions
04. Luukkaankangas
05. Soprus
06. Ortem ende
 
Durée : 34’06
 
Sortie : 29 janvier 2008
 
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L’espace MySpace du groupe Radian
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