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3 juin 2007 7 03 /06 /juin /2007 23:03
Englobant en son sein les membres de Ma chérie for painting (Joachim Henn) et Baja (Daniel Vujanvic), e-jugend est plutôt du genre à verser dans un artisanat expérimental, patient et persévérant, en témoignent les 5 ans nécessaires à la germination de cet album ne ressemblant pas à grand chose de recensé et exclusivement réservé aux amateurs du microsillon cireux.
C’est qu’avec les différentes tournures qu’il prend, les nombreux revirements qu’il renferme, Last exit wedding est tout aussi difficile à décrire qu’à étiqueter.
D’entrée, Mary Harbour dévoile une partie du caractère imprévisible du disque : rien n’est statique, on entend se succéder dérèglements et expérimentations (qui ne nous font pas violence) et mélodies guitaristiques à la tranquillité végétale, bien que sous la menace d’une électricité dissonante ou grondante. Et sur ce tapis mouvant flottent des samples symphoniques éphémères et tronqués, surgissent des éléments inattendus, comme autant d’accidents de parcours.
Ailleurs, ces guitares dissonent à souhait (The high times and hard life in Kreuzberg), descendent dans un garage new-yorkais (il y a du Sonic Youth dans l’air de What we call entertainment et The national geographic), dessinent des cercles mélodiques dans une eau d’abord limpide et calme, puis trouble et agitée (K.O. in LA), se font tisseuses de drones et d’accords obstinés, perdus dans des nuages synthétiques (What about those bushfires, Mark?). Dans ces chemins tentaculaires et accidentés, on croise un piano aux résonnances gris poussière (Balkan express pt 1), vite secondé par des pizzicati et violons se lançant dans une petite cavalcade déglinguée mais néanmoins savoureuse (Balkan express pt 2).
Exclusivement réservé aux amateurs du microsillon cireux (de préférence aux oreilles fureteuses), Last exit wedding célèbre l’union de surprises antagonistes, ne se déroule pas sans embûches, témoigne d’un travail de longue haleine, certainement de parties de plaisir (de prises de tête peut-être...), et sûrement d’une démarche exigeante.
(7.5)
Sébastien Radiguet
 
Sortie : mars 2007
 
 
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