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11 juin 2007 1 11 /06 /juin /2007 15:38
Débarrassée du sampler, et plus que jamais ouvertes aux instruments classiques de l'âge baroque, Colleen nous convie à un voyage dans la passé avec un disque joué principalement à la viole de gambe et à l'épinette. Une démarche qui rappelle celle de Yann Tambour qui, avec son projet The Stranded Horse nous présentait un album joué essentiellement avec un instrument africain : la kora. Plus classique, et dénué de tout tonalité pop, "les ondes silencieuses" est un disque austère, presque monacal qui aurait, pour le coup, plus sa place sur les ondes de France Musique que dans l’émission de Bernard Lenoir. Ce qui n’est évidemment pas une raison suffisante pour bouder un album venant d’une artiste qui s ‘est souvent révélée passionnante au cours de ces dernières années. Un disque, en tout cas, qui montre l’audace et la rigueur d’une artiste mais aussi d’un label : leaf records qui tentera avec cette sortie d’ouvrir un peu plus l’horizon musical de ceux qui ont leur ont fait confiance avec les géniaux Murcof et Caribou.
(7.5)
Benoît Richard

leaf label - mai 2007

www.myspace.com/colleenmusique
www.theleaflabel.com
www.colleenplays.org


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10 juin 2007 7 10 /06 /juin /2007 15:15
Composé d’un trio regroupant Dimitris Mitsiopoulos, Haris Martis et Kostas Giazlas, Keene propose un premier album tourné vers la nature et les grands espaces avec une musique electronica, ambient, qui trouve d’emblée certaines accointances avec celle de Biosphere ou de Murcof, notamment dans l’utilisation des cordes (celle du violoncelle) mélangées aux fragments sonores et aux parties électroniques.
Profondément mélancolique et sombre, la musique de Keene renferme également en elle quelques chose de poétique et de cinématographique, appelant des images de paysages désolés ou de ciels changeants. Pas étonnant donc que le projet Keene soit au départ audioviosuel car on imagine facilement un montage video coller parfaitement avec les huit titres présents sur cet album. Compacts au départ, les titres se détachent les uns des autres au fil des écoutes, et donnent au final un des meilleurs albums parus sur label grec Poeta Negra.
(8.0)
Benoît Richard

Poeta negra - 2007
www.poetanegra.com





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5 juin 2007 2 05 /06 /juin /2007 20:05
Moitié du duo électro Wauvenfold, Tom Hill explore des territoires nouveaux en la réincarnation solitaire d’Origamibiro. De part la place qu’il accorde à la guitare, Cracked mirrors and stopped clocks s’engouffre un peu plus encore dans les sentiers organiques et acoustiques  empruntés par Expanding.
Tom tisse de jolis motifs à la guitare classique, qu’il retravaille à des degrés divers, et accouple à des rythmiques faites de brics et de brocs (craquements, raclements et tapotements boisés). Bien souvent, ces guitares demeurent en l’état (minimal et simplement beau sur Noshi), répétitives, superposées et tournoyantes comme chez State river widening sur les pastoraux The last of its leaves et Gathers in puddles ; slide et doublée de cristaux polis sur le maritime Womb duvet, ou encore dégageant une électricité apaisée et sertie d’harmoniques sur Remnants.
Comme pour justifier le choix approprié du titre de son album, Origamibiro s’amuse à remodeler ses cordes de guitare, les concasse pour leur imposer le pas hésitant d’une horloge défaillante (Dissect ephemeral et Vitreous detachment qui auraient pu être les fruits d’un Tunng ou d’un Four tet frôlé par un spleen hispanique), ou alors les pulvérise en pluie fine, de sorte que leurs émissions diffractent la lumière tel un miroir craquelé.
(8.0) 
Sébastien Radiguet
 
Sortie : 28 mai 2007
 
 
 
 
 
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5 juin 2007 2 05 /06 /juin /2007 20:01
Premier album des allemands Kibbee Theodore et Bernd Hamblin, The scientific contrast ne dépareille absolument pas avec l’esthétique imprimée par Moteer, bien que l’on soit ici confronté à des couleurs presque exclusivement synthétiques comme sur le récent El Fog (peu ou pas d’instruments acoustiques comme sur les derniers albums de The remote viewer ou de leurs poulains Part timer, Clickits et The boats).
Et pourtant, cette électronica cocoon, délicate et apportée du bout des doigts, ne manque ni de sensibilité ni d’humanité. Doté d’une belle unité de ton, l’album porte en lui des traces disparates de dub poids plume et ralenti : les rythmiques y sont fines, mêlant remous de basses arrondies et engrenages de souffles et picotements. Survolent au-dessus des mélodies volatiles de chrysalide, aux contours aussi abscons que les titres. Qu’ils se lancent sur des titres plus enlevés (Kwelpe), dans une ambiant arythmique de spationaute (Mndel) ou plus souvent quelque part entre les deux, fragilité et délicatesse, doublées d’un léger halo de mystère, sont au rendez-vous.
(8.0)
Sébastien Radiguet
 
Sortie : 21 mai 2007
 
 
 
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3 juin 2007 7 03 /06 /juin /2007 23:03
Englobant en son sein les membres de Ma chérie for painting (Joachim Henn) et Baja (Daniel Vujanvic), e-jugend est plutôt du genre à verser dans un artisanat expérimental, patient et persévérant, en témoignent les 5 ans nécessaires à la germination de cet album ne ressemblant pas à grand chose de recensé et exclusivement réservé aux amateurs du microsillon cireux.
C’est qu’avec les différentes tournures qu’il prend, les nombreux revirements qu’il renferme, Last exit wedding est tout aussi difficile à décrire qu’à étiqueter.
D’entrée, Mary Harbour dévoile une partie du caractère imprévisible du disque : rien n’est statique, on entend se succéder dérèglements et expérimentations (qui ne nous font pas violence) et mélodies guitaristiques à la tranquillité végétale, bien que sous la menace d’une électricité dissonante ou grondante. Et sur ce tapis mouvant flottent des samples symphoniques éphémères et tronqués, surgissent des éléments inattendus, comme autant d’accidents de parcours.
Ailleurs, ces guitares dissonent à souhait (The high times and hard life in Kreuzberg), descendent dans un garage new-yorkais (il y a du Sonic Youth dans l’air de What we call entertainment et The national geographic), dessinent des cercles mélodiques dans une eau d’abord limpide et calme, puis trouble et agitée (K.O. in LA), se font tisseuses de drones et d’accords obstinés, perdus dans des nuages synthétiques (What about those bushfires, Mark?). Dans ces chemins tentaculaires et accidentés, on croise un piano aux résonnances gris poussière (Balkan express pt 1), vite secondé par des pizzicati et violons se lançant dans une petite cavalcade déglinguée mais néanmoins savoureuse (Balkan express pt 2).
Exclusivement réservé aux amateurs du microsillon cireux (de préférence aux oreilles fureteuses), Last exit wedding célèbre l’union de surprises antagonistes, ne se déroule pas sans embûches, témoigne d’un travail de longue haleine, certainement de parties de plaisir (de prises de tête peut-être...), et sûrement d’une démarche exigeante.
(7.5)
Sébastien Radiguet
 
Sortie : mars 2007
 
 
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3 juin 2007 7 03 /06 /juin /2007 22:58
Pourquoi jouer des infidélités à un lieu d’enregistrement / recueillement comme les mystérieuses forêts de Suède ? Depuis ses récents débuts (en 2004, déjà chez City centre offices), Henrik Jonsson se complaît (mais nous ne lui reprocherons pas) à retranscrire les impressions laissées par ce décorum emprunt d’étrangeté et de mysticité.
Au fil des ans, Henrik semble développer sa double compétence de faiseur d’ambiances et de mélodies, ces dernières se faisant de plus en plus proéminentes, dessinées par des claviers analogiques issus des meilleurs millésimes, et qui confèrent au disque ses allures de bande son pour une odyssée de l’espace (ce ne sont pas les titres Copyright the universe – ambiant sous pulsation cardiaque - et Do the astrowaltz qui le démentiront) ; un peu comme ce fût le cas en son temps sur les premiers enregistrements d’Isan.
Mais on trouve ici une approche un peu plus contemporaine, ne serait-ce que dans le traitement du son, poussiéreux, granulaire, parcouru d’un léger souffle parasitaire quasi-permanent, et l’incorporation d’éléments acoustiques comme la guitare ou le piano.
De part la brièveté de certains morceaux qu’on aurait aimé voir s’étendre, on peut ressentir une certaine frustration face à un potentiel insuffisamment exploité. De la même manière, on pourrait être tenté de reprocher un certain manque de cohésion, mais on préfère s’abstenir parce qu’entre trip-hop débarrassé de toute connotation péjorative (Giftwrap yourself, slowly), dérives exotiques joliment rythmées (Cubical fever), intermède assuré par un piano égaré dans les cieux (En hyllning till cyckeln), et exercice réussi de confrontation des nappes Enoesques et du piano d’Harold Budd (Vongar av svard), Henrik Jonsson s’en sort avec les honneurs. Et ce, même si il est à deux doigts du mauvais goût sur le trop apprêté Pappa! Min Kärlek Är Gravid qui sonne un peu comme une démo de synthé.
Mais restons aveugles sur ce bémol, et laissons nous aspirer par la singularité des ambiances narcotiques de ce tabac-là.
(8.5)
Sébastien Radiguet
 
Sortie : 29 mai 2007
 
 
 
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28 mai 2007 1 28 /05 /mai /2007 17:30

...et quand on sait que les amis de Rosie Thomas ont pour nom Denison Witmer mais surtout Sufjan Stevens, ça aide bien pour se faire connaître du grand public et de tous les amateurs de pop folk légère comme peut la faire le petit père Sufjan. Mais qu’en est-il exactement que de ce "These Friends Of Mine" ?

Il s'agit d'un disque de folk léger et mélancolique (certain diront mièvre) où la guitare, le banjo et les voix mêlées de Rosie et de Sufjan s’en donnent à cœur joie pour chanter plein de jolies choses. Et même si ces salauds de Pitchfork (dont les goûts de chiottes m’étonneront toujours) lui ont mis un pauvre 3.8, pour ma part, je ne serai pas aussi sévère avec ce disque plutôt respectable, qui sans être foncièrement original ni renversant a le mérite de proposer une musique de copains, sans prétention et très spontanée, qui ne passera peut-être pas l’été mais qui, à l’image de celui de Basia Bulat (en moins réussi), en vaut largement d’autres.
(7.0)
Benoît Richard

Nettwerk/PIAS - 2007

www.myspace.com/rosiethomasmusic
www.rosiethomas.com

 

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28 mai 2007 1 28 /05 /mai /2007 17:25

Découvert sur l’édition 2006 "CQFD" des inrockuptibles avec ses Go Go CharltonGuillaume Léglise se produit cette fois en solo sous le nom de My Broken Frame, et propose aujourd’hui un min album 9 titres, impeccable, sur lequel on découvre des influences pop folk qui renvoient du côté de Sufjan Stevens, Nick Drake, Bill Callahan ou encore Josh Rouse. Avec des harmonies délicates et vraiment très belles, le garçon montre un talent certain de compositeur et réussit un petit album dont on a du mal à croire qu’il a été composé par un petit français. On espère vraiment que ce garçon pourra poursuive encore dans cette veine et pour nous offrir à l’avenir encore de petites perles de ce genre.
(8.5)
Benoît Richard

Waterhouse records – mai 2007

www.myspace.com/mybrokenframe
www.drunkdog.com
www.myspace.com/waterhouserecords

 

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28 mai 2007 1 28 /05 /mai /2007 17:21

Comment marier nature et culture (techno) dans un album dédié à la danse, c’est le concept qu’à trouvé Dominik Eulberg un jeune DJ/producteur allemand originaire du Westerwald,  une région boisée de l'Allemagne qui a sans aucun doute inspiré le garçon dans ses créations musicales. Proposant une techno qui utilise les bruits naturel de la campagne (on y entend des sons de la forêt, des sifflement d’oiseaux) le producteur donne vie à une musique électronique singulière et étonnante, qui se décline sur une dizaine de titres, chacun introduit par un petit texte explicatif, lu en allemand par Eulberg lui-même. Minimale, la musique de ce garçon l’est véritablement, mais le mélange nature plus machines s’avérer ici totalement réussi et donne au final un disque très abordable, jamais soûlant, avec un petit côté synthétique très agréable.
(8.0)
Benoît Richard

Traum/Noctunre – 2007
www.dominik-eulberg.de


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28 mai 2007 1 28 /05 /mai /2007 17:11

Un son que l’on croirait sorti d’une caverne, des barrissements d’éléphants et autres bruits bizarres, voire inquiétants, une batterie qui va à cent à l’heure, un gros son de guitare… bienvenue dans l’univers étrange, foutraque, baroque de Babils, un combo belge qui nous entraine dans une valse post-rock folle dont on ne ressort pas indemne.
Rappelant certaines formation psychédéliques des années 70 (vanilla Fudge, Iron Butterfly, Cream…), Babils créée une musique toute en tension, dans laquelle les instruments se mélangent se chevauchent, se répondent dans un magma sonore souvent aux limites de l’expérimental.
Le résultat donne une musique épaisse et lourde à la fois, une musique post-apocalyptique, qui laisse peu de place à la respiration et qui devrait pouvoir combler sans mal les amateurs du genre.
(7.0)
Benoît Richard

Still mai 2007

http://myspace.com/babils   
www.stilll.org

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