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29 août 2007 3 29 /08 /août /2007 22:50
Comme son lointain prédécesseur By the roads and the fields, il aura fallu 4 ans de gestation pour que Little waves voie le jour (la nuit ou le crépuscule seraient de meilleur aloi et plus à-propos). Autant dire que chez Crescent, on se contre-fout des impératifs de temps, tout autant que des phénomènes de mode.
Majoritairement enregistré en huit clos dans une chambre poussiéreuse à la luminosité déclinante, mais aussi dans une forêt ou à proximité d’une voie ferrée, Little waves laisse comme son ancêtre direct beaucoup de place aux bruits environnants, aux erreurs humaines, aux dérèglements....aux imperfections en somme. D’une richesse insoupçonnable de prime abord (on en est arrivé au stade du 16-pistes, l’air de rien), ce cinquième album a définitivement laissé en marge la rage et la colère qui caractérisait leurs premiers enregistrements. Seules l’obscurité, une profonde et indéniable sincérité, une tristesse apaisée subsistent.
Se disant fortement influencé par les musiques immortalisées sur cire (le folk rural, le blues crade, le gospel...toutes ces vieilles musiques qui ont traversé les années, et dont les fantômes rôdent ici), Matt Jones continue de nous saisir les tripes de sa voix lasse et légèrement atone. Tout derrière et à côté n’est que fragilité : batterie claudicante, guitares un peu sales (mais plus propres qu’auparavant), orgues psyché et cuivres touchés par la maladie. C’est ça Crescent, ça ne paye pas de mine, ça peut foutre le moral en berne, mais c’est mystérieusement beau, crépusculaire et idéal pour accompagner les petits remouds intérieurs.
(9.0)
Sébastien Radiguet
 
Durée : 42’15
 
Sortie : 9 juillet 2007
 
Fat cat / Pias
 
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