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30 mars 2007 5 30 /03 /mars /2007 18:02
Depuis quelques mois, le label Moteer a nettement augmenté la fréquence de ses sorties. Quelques semaines seulement après la musique en cristal soufflé du japonais Aus, place à celle embuée du berlinois El Fog, dont le Reverberate slowly débute et termine sur les traces de Pole, avec une dose de rigidité en moins. On retrouve en effet sur Mountain dub, Silent soaring, Own frequency, own time ce dub aquatique parcouru d’ondes pulsatives sourdes, imprimant un tempo quasi-léthargique.
 Toujours minimale et souvent nocturne, laissant graviter autour d’elle des résidus granulaires et crépitants, des clapotis aqueux, la musique d’El Fog sait se faire plus statique et abstraite, s’orientant vers de jolis exercices de maniements de la matière sonore (El cloud, proche de l’esthétique Mille plateaux). A plusieurs reprises ce rideau digital embué laisse transparaître des esquisses mélodiques pouvant être le fruit de vibraphone ou de rhodes gorgés de reverb et de vapeur (Own frequency, own time, ou Out woods qui nous renvoie aux Remote viewer), de pianos disloqués ou cramés par la saturation (Lily), d’arpèges de guitare espagnole invitant au farniente (The fog of the far small town), ou encore de samples découpés de cabaret enfumé (piano et contrebasse constituent le noyau de l’Olive et de Smoke and satellites).
 El Fog, Reverberate slowly, une pochette à l’obscurité un rien trouble : rien qu’un simple épluchage des signes extérieurs nous en apprend beaucoup sur cette musique nocturne voilée de buée, où lentement se font écho des bribes mélodiques réverbérées.
(8.0)
Sébastien Radiguet

Moteer  - 19 mars 2007
 
 
 
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